Vaccination contre le pneumocoque
Epidémiologie
France, les pneumocoques sont la première cause de pneumopathie bactérienne communautaire et de méningite bactérienne chez l’adulte.
Les infections à pneumocoques sont particulièrement redoutables aux âges extrêmes de la vie, chez les personnes immunodéprimées ou souffrant de pathologies chroniques. Chez les adultes âgés, le risque est majoré par l’immunosénescence et les comorbidités.
La mortalité des infections invasives à pneumocoques varie de 10% à 30% selon les études.
En 2021, le nombre d’infections invasives dues aux pneumocoques rapporté par le réseau Epibac en France métropolitaine a été de 2035. En comparaison avec les années 1998-2002, précédant la vaccination des nourrissons, le taux d’incidence des infections invasives à pneumocoque en 2021 a diminué significativement de 57% chez les enfants âgés de moins de 2 ans et entre 51% et 68% selon l’âge chez les enfants plus âgés et les adultes. Tous âges confondus, l’incidence des infections invasives à pneumocoques a diminué de 9,1 à 4,1 cas pour 100000 habitants entre la période pré-vaccinale et 2021.
En 2021, la majorité des infections restait due aux souches non couvertes par le vaccin VPC-13 (77%).
Références :
Le Vaccin Pneumococcique Conjugué 20-valent : PREVENAR 20 (VPC-20)
La HAS estime que les bénéfices supplémentaires conférés par l’ajout de sept sérotypes ainsi qu’une simplification du schéma vaccinal justifie l’utilisation préférentielle du vaccin VPC 20 seul en remplacement du schéma VPC 13 – VPP 23. La HAS ne recommande donc plus l’utilisation des vaccins VPC 13 et VPP 23 chez l’adulte.
Référence :
Population cible
- Les insuffisances cardiaques
- Les insuffisances respiratoires chroniques, bronchopneumopathie obstructive, emphysème
- Les asthmes sévères sous traitement continu
- Les insuffisances rénales
- Les hépatopathies chroniques d’origine alcoolique ou non
- Le diabète non équilibré par le simple régime
- Les patients présentant une brèche ostéoméningée, un implant cochléaire ou candidats à une implantation cochléaire
- Les patients immunodéprimés (traitements immunosuppresseurs, infection VIH, asplénie, cancers, transplantation d’organes solides, greffes de CSH, déficits immunitaires héréditaires)
En France, la vaccination contre le pneumocoque n’est pas recommandée chez les personnes de 65 ans et plus. Toutefois, l’immunosénescence augmente le risque d’infection sévère à pneumocoque. La mortalité des infections pneumococciques est de fait très largement augmentée aux âges extrêmes de la vie. Au-delà des recommandations nationales, ce vaccin peut donc être envisagé au cas par cas en fonction des fragilités spécifiques de chaque patient.
Référence :
Schémas vaccinaux chez l'adulte
Les schémas vaccinaux pour les personnes à risque âgées de 18 ans et plus sont :
- Les personnes non antérieurement vaccinées contre les pneumocoques : 1 dose de VPC 20
- Les personnes ayant reçu une seule dose de VPC 13 ou une seule dose de VPP 23 reçoivent une dose de VPC 20 si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an.
- Les personnes déjà vaccinées avec la séquence VPC 13 – VPP 23 pourront recevoir une injection de VPC 20 en respectant un délai de cinq ans après la précédente injection.
Compte tenu de l’immunité plus intense et plus durable consécutive à une injection de vaccin conjugué (comparativement à celle observée avec le VPP 23), la nécessité d’une revaccination avec une dose ultérieure de VPC 20 n’est pas établie à ce jour.
En outre, à la différence du vaccin polyosidique non conjugué (VPP 23), les vaccins conjugués sont efficaces sur le portage et peuvent induire une immunité de grouppe en cas de couverture vaccinale élevée.
Référence :
- HAS, Stratégie de vaccination contre les infections à pneumocoque, Place du vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (20-valent, adsorbé) chez l’adulte, 27 juillet 2023.